La Poutine Week à Québec (partie 6)

Parcours #5- Grande Allée et Quartier Petit-Champlain

Les «missions» de pré-dégustations pour la Poutine Week de Québec se concluent avec cette dernière série de restaurants pour le Parcours #5, soit Grande Allée et le quartier Petit Champlain! Ouf, que de choix, des plus classiques aux plus exotiques! En espérant que ces critiques/appréciations vous auront aidés à fixer vos «objectifs» gourmands pour la semaine du 1er au 7 février 2016! 🙂

L’Atelier Tartares et cocktails

624, Grande Allée Est, Québec, (418) 522-2225
Photo: Catherine Ferland, 2016

Photo: Catherine Ferland, 2016

La poutine… notre «plaisir coupable national». Bien que sa recette de base soit toujours un classique, il est bon parfois de se permettre de sortir des sentiers battus. C’est ce que j’ai fait en compagnie d’un groupe d’épicurieux franchement sympathique. Le premier arrêt de la soirée est à l’Atelier Tartare et cocktails où le chef Amado Saucedo Grimaldo nous offre une poutine style nacho. Oui, vous avez bien lu. Composée, entre autre choses, d’oignons rouges, de porc effiloché tendre et juteux (il a cuit une nuit entière!), de concassé de tomates, de frites croustillantes et de mozzarella gratiné au four, cette poutine ressemble à un rayon de soleil du Sud au milieu des froideurs de l’hiver québécois! Visuellement, ça fait du bien! Agréablement assaisonnée de coriandre, cette poutine est également accompagnée de guacamole et de crème sure… comme un nacho, quoi. Déjà que le visuel est plus qu’alléchant, voilà que les arômes pénètrent dans mes narines et me font saliver tel un chien de Pavlov! Je plonge ma fourchette avec envie au cœur de cette poutine pleine de soleil et porte une généreuse bouchée à ma bouche. Le résultat? Succulent! J’en savoure chaque instant. La sauce est savoureuse quoique subtile et sans être trop abondante, ce qui permet à toutes les autres saveurs de se manifester. Le porc effiloché fond littéralement dans la bouche et son mariage avec l’ensemble de l’œuvre est selon moi un franc succès. Je dois admettre que je ne m’attendais pas à cela: voir un plat typiquement mexicain et notre gourmandise de fin de soirée préférée être amalgamés avec autant d’art et de créativité. Pour accompagner ce plat, la mixologue Julia nous propose une margarita qui se marie à merveille avec cette poutine. (D. CORRIVEAU)

cferland-coupcoeurgourmandMes occupations professionnelles m’amènent à manger dans les meilleurs restaurants. Pourtant, je dois confesser que je demeure une fan finie de poutine. Je me réjouissais donc d’aller en goûter quelques-unes dans le cadre de la Poutine Week de Québec! J’avais déjà eu l’occasion d’aller à l’Atelier Tartares et cocktails il y a 2 ans pour une critique resto au Devoir et j’avais beaucoup aimé, alors mes attentes étaient élevées quant à leur propre interprétation de ce mets. J’ai été servie! La Poutine Nacho présente un heureux mariage gastronomique entre le Québec et le Mexique, l’influence latine du chef Grimaldo s’exprimant ici avec bonheur. Les trois ingrédients canoniques s’y trouvent : frites bien dorées, sauce – en fait, c’est celle du merveilleux porc effiloché qui remplit ce rôle –  et fromage, à ceci près qu’on a employé de la mozzarella gratinée pour rappeler les nachos. S’ajoutent des ingrédients qui apportent une fraîcheur inattendue (et beaucoup d’originalité) à l’ensemble, soit une salsa tomates-jalapenos-oignons rouges-coriandre offrant un contrepoint relevé à la viande de porc, ainsi que deux petites parts de crème sure et de guacamole. J’ai trouvé MON Graal poutinien (ne cherchez pas ça dans le dictionnaire). Avec le joli cocktail composé de mezcal, tequila, jus de pamplemousse et sirop d’agave, relevé d’un peu de poivre rose et d’un trait de limette, je rends les armes : pas besoin d’une semaine à la Rivera Maya. Quoique…  (C. FERLAND)

Talea

634, Grande Allée Est, Québec, (418) 523-7979
Photo: Catherine Ferland, 2016

Photo: Catherine Ferland, 2016

Toujours sur Grande Allée, je me dirige, avec mon groupe, vers le Bistro le Talea. «Convivial» est clairement le mot d’ordre lorsqu’on entre dans ce restaurant. La décoration de style rustique a quelque chose de réconfortant, un peu comme à la maison.  On nous apporte un verre de stout pour accompagner le plat qui sera bientôt servi. Si je m’attendais à quelque chose de classique, avec peut-être quelques ingrédients pour apporter un peu d’originalité, il s’avère que je ne pouvais être plus loin de la vérité. Ce qui se présente devant moi est visuellement tellement génial et hors de l’ordinaire que ma mâchoire se décroche presque! Sur un bâtonnet de bois, des croquettes de patates douces sont montées en alternance avec des morceaux de gouda légèrement fondu, le tout nappé d’une sauce fumée au cognac et parsemé de copeaux de chorizo de Viandes biologiques de Charlevoix. Je reste béat un instant avant d’attaquer cette pièce, ma foi, unique créée par le chef Jérôme Bouchard. D’abord, le fumet. Hum! l’arôme subtil du cognac dans la sauce stimule allègrement ma curiosité gustative. Je plonge ma fourchette dans les flancs de cette tour à l’allure succulente. Et je ne suis pas déçu! Le goût est tout aussi intéressant que sa présentation est novatrice. C’est audacieux! Le sucré de la patate douce, le gouda fondu, la sauce et le chorizo râpé dansent en farandole dans ma bouche. Une très belle réinvention créative de la poutine. À essayer, préférablement avec des amis! (D. CORRIVEAU)

Savini

680, Grande Allée Est, Québec, (418) 647-4747
Photo: Catherine Ferland, 2016

Photo: Catherine Ferland, 2016

Dans le cadre de la Poutine Week 2016, le Savini revendique son statut de restaurant italien avec une création capiteuse. Après un petit verre de calvados Boulard pour se mettre en appétit (le trou Normand, vous connaissez?), on nous apporte de belles assiettes où fument encore des frites de pommes de terre Yukon Gold, des dés de fromage balsamique et de parmesan… et d’appétissantes boulettes de viande. Une sauce tomatée et quelques pousses de verdure animent le tout. Le chef Luc Sainte-Croix a créé ici une poutine où chacun des ingrédients est harmonieux et, surtout, conserve son intégrité et son caractère. Un excellent point: les boulettes de viande sont tendres mais conservent leur jus sans ramollir le reste, alors les frites restent bien croustillantes. Il en résulte que chaque bouchée est différente, en fonction de ce que vous piquez sur votre fourchette. La texture friable du parmesan, un peu de sauce et une frite… Une autre frite, un morceau de boulette, un coin de cheddar… Wow! Prions pour que le Savini l’inscrive à son menu régulier: j’irais certainement faire goûter cette poutine à toute ma famille. (C. FERLAND)

Grand Café

690, Grande Allée Est, Québec, (418) 529-6237
Photo: Catherine Ferland, 2016

Photo: Catherine Ferland, 2016

Nous nous attablons une nouvelle fois à un resto de Grande Allée, avec un verre de bière ambrée à la main et une vue sur l’âtre et son feu bien nourri, pour attendre la poutine proposée par l’équipe du Grand Café. Je n’étais jamais entré dans ce lieu auparavant. Ses lumières tamisées et son ambiance légèrement feutrée me plaisent: j’y resterais bien pour la soirée, mais le devoir nous appelle! La poutine qui nous est apportée est inusitée, mais pas dénuée de personnalité, au contraire. Elle ne contient pas de patates frites, qui ont plutôt été replacées par des gnocchis… des pâtes confectionnées à partir d’un mélange de farine de blé et de pomme de terre. Mais laissez-moi vous présenter la «bête» correctement, vous vous ferez une idée. Nous avons ici un mélange intéressant de fromage cheddar coupé en languettes, d’oignons frits, de gnocchis et de côtes levées enrobées d’une sauce barbecue à la bière, le tout se mariant à merveille avec la boisson alcoolisée que je déguste. Les côtes levées, succulentes en elles-mêmes, fondent sur la langue, tandis que les délicieux oignons frits s’accordent bien avec le fromage et les autres ingrédients. Bien que je sois un grand gourmand, c’est ma première expérience avec des gnocchis. C’est très bon. L’idée des gnocchis est une alternative inventive et agréable à la patate frite, mais je n’en tombe pas de mon siège pour autant. Bref, si vous avez envie d’être dépaysés un brin, vous pourriez vous laisser tenter par cette délicieuse expérience. (D. CORRIVEAU)

Bello Ristorante

73, rue Saint-Louis, Québec, (418) 694-0030
Photo: Catherine Ferland, 2016

Photo: Catherine Ferland, 2016

cferland-coupcoeurgourmandMa mission pour la Poutine Week se conclut au Bello Ristorante sur la rue Saint-Louis, où le directeur général de l’établissement, Pierre-Olivier Gingras, nous accueille avec un enthousiasme chaleureux et communicatif. D’entrée de jeu, on nous gâte en nous servant un verre de Barolo rouge. Et voici qu’arrive ce qui sera – je vous le dis d’emblée – ce qui sera MON coup de cœur. Le serveur pose l’assiette et, tout de suite… je crois halluciner. Des frites croustillantes accompagnées de morceaux de fromage 1608 de Charlevoix (juste pour ça, ça vaut le détour!) et d’une sauce à base de lardons, prosciutto et de bourbon Jack Daniel’s. Cette sauce est divine: le chef utilise la même pour le filet mignon! Si ce n’était que ça, ce serait déjà formidable. Mais voici la cerise sur le sundae : au centre de la poutine est posée une délicieuse fondue parmesan! La présentation du mets à elle seule suscite l’acclamation de la tablée. Si le visuel séduit, le goût de l’ensemble des ingrédients de cette poutine rassemblés en une seule bouchée finit de me convaincre. Mes papilles gustatives papotent à souhait! Créativité, originalité, goût… tout y est, et même plus. L’odeur est sublime, l’accompagnement avec le vin est parfait. Mon verdict : cette poutine vaut vraiment le détour et de toutes celles que j’ai goûtées, c’est ma préférée. (D. CORRIVEAU)

Chic Shak

15, rue du Fort, Québec, (418) 692-1485
Photo: Jessica Landry, 2016

Photo: Jessica Landry, 2016

Les délégués de la Poutine Week se retrouvent au Chic Shack, où l’on nous attend avec la Pout-Inde. Le plat qui arrive sur la table est coloré et vraiment appétissant, et on se jette dessus avec joie. Il faut dire qu’on capote dès la première bouchée : la sauce crémeuse au garam masala est vraiment incroyable et se marie à merveille avec l’ensemble. Le poulet façon tandoori est délicieux et chaque élément de la poutine apporte une nouvelle surprise, mais la sauce est vraiment ce que je retiens de l’ensemble de l’œuvre. Chaque bouchée provoque la même réaction : WOW. La coriandre ajoute un goût vraiment frais qui nous plaît particulièrement et qui nous donne presque (j’ai bien dit presque) l’impression de manger quelque chose de santé. On apprécie également le petit « kick » piquant qu’on retrouve à chaque bouchée. La seule petite chose qu’on trouve à dire, c’est qu’on avait pas vraiment l’impression de manger une poutine au final, mais plutôt un plat indien «de style» poutine. Quand même, c’est un maudit bon plat indien de style poutine! Une grande gagnante dans la catégorie «Ce n’est pas vraiment une poutine, mais on est bien content pareil». Est-ce que je vais retourner la manger? Définitivement. (J. LANDRY)

Le Sam Bistro évolutif

1, rue des Carrières, Québec, (418) 692 3861
Photo: Jessica Landry, 2016

Photo: Jessica Landry, 2016

cferland-coupcoeurgourmandAu très chic Sam Bistro évolutif au Château Frontenac, le groupe s’apprête à déguster la Vladpoutine. J’avais vraiment super hâte de faire cette dégustation et je n’ai pas été déçue! Cette poutine se révèle être mon grand coup de cœur de la soirée… et la compétition était somme toute assez féroce! J’adore l’idée du fromage en grains fumé et des champignons en pickles, qui ont vraiment gagné mon cœur (je raffole de tout ce qui est fumé et particulièrement de tout ce qui est pickle). La viande, la sauce, et même l’intriguant œuf mauve qui donne à la poutine un look qui en jette vraiment, tout est bon. Chacun des éléments de cette poutine est une surprise et se démarque en goût et en texture, tout en «fittant» merveilleusement bien avec le reste. Dans la catégorie « C’est bel et bien une vraie de vraie poutine », c’est une grande gagnante. En fait, je réalise que je n’ai pas vraiment envie d’écrire sur cette poutine, mais plutôt de retourner immédiatement la manger. Définitivement, une poutine d’action donc, que je vous invite à aller essayer par vous-mêmes! Je termine par une série de hashtags : #miam #wow #poutinegastronomique. (J. LANDRY)

Pain Béni

24, rue Sainte-Anne, Québec, (418) 694-9485
Photo: Léa Fischer-Albert, 2016

Photo: Léa Fischer-Albert, 2016

Au Pain Béni, nous dégustons la Poutine blanquette. La particularité de celle-ci? La sauce est montée au beurre de homard! Douce saveur aux essences marines. Vous cherchez la meilleure version des frites-sauce brune-fromage en grain? Venez au Pain-béni! La portion est généreuse et le tout est vraiment bien exécuté, même si la Poutine ne sort pas complètement de l’ordinaire. La sauce est onctueuse et enveloppante a souhait! On retrouve de bons morceaux de veau, avec des carottes et du céleri, très tendres. Une vraie réussite d’un classique peu dénaturé. Un bonheur! Le tout servi avec des bières québécoises. Si vous aimez les India Pale Ales, goutez à la Corne du diable de la microbrasserie Dieu du Ciel : elle a le côté surette et relevé d’une IPA tout en étant très florale. Le tout accompagne bien la poutine blanquette du Pain Béni. (L. FISCHER-ALBERT)

C’est Pain Béni que l’on nous présente une version «poutine» de la blanquette de veau, avec une sauce à la crème de homard, fromage en grains et légumes. La présentation est magnifique et vraiment appétissante, une des plus réussies de la soirée d’ailleurs. Juste à la regarder, j’ai le goût de m’emballer dans une couverte sur le coin d’un feu et de regarder la neige tomber de façon nostalgique en mangeant un délicieux plat cuisiné maison, avec un gros verre de vino. Lorsqu’on s’attaque véritablement au plat, par contre, on est un peu confus sur les origines. Pour ma part, je cherche vraiment le goût de blanquette de veau que ma mère cuisinait quand j’étais jeune. Il faut dire que j’étais vraiment vendue à l’idée d’une poutine à la blanquette de veau, rencontre culinaire fantastique entre mes origines québécoises et françaises. Ma nostalgie culinaire d’immigrante de deuxième génération fut immédiatement déçue. Oui, il y a bel et bien des morceaux de veau, mais oubliez la blanquette. C’est plutôt la sauce au homard qui prend toute la place, ce qui fait d’ailleurs dire à mon chum qu’il a l’impression de manger une «super bonne coquille St-Jacques, mais avec un extra patates». Il faut dire que mon chum vient du Bas-du-Fleuve, alors le homard vient particulièrement le chercher. À force d’y goûter, on ne sait plus trop ce qu’on mange: on est full secoué dans nos repères identitaires, même si c’est vraiment bon. Veau, frites, légumes, fromage, homard… Ça marche étonnamment bien mais ce n’est pas, selon nous, ni une poutine, ni quelque chose qu’on est capable de nommer : est-ce une coquille St-Jacques sur frites? est-ce un ragoût avec du fromage en crottes dessus? est-ce un oiseau? un est-ce Superman? Encore à ce jour, on se pose la question. Un plat qui est vraiment un enfant de son époque donc, éclaté et ouvert sur le monde, mais qui se demande où il va et d’où il vient vraiment. (J. LANDRY)

Côtes-à-Côtes Resto Grill

21, rue Sous le Fort, Québec, (418) 692-5151

Arrêt au Côtes-à-Côtes Resto Grill pour déguster la Poutine Bourguignonne. Je dois avouer que mes attentes étaient plus basses pour cette poutine, cet endroit étant pour moi un peu catalogué «restaurant pour touristes». Comme j’ai été agréablement surprise et j’ai dû admettre combien j’étais «dans le champ»! Proposée comme une poutine qui revisite un grand classique culinaire, le bœuf bourguignon, la poutine Bourguignonne est un pari vraiment réussi. C’est un plat réconfortant et plein de goût que je vous conseille vraiment d’aller essayer. La viande est délicieuse et la sauce au Jack Honey, parfaite. Un gros coup de cœur pour les champignons sauvages du Québec et les oignons perlés à l’érable, qui complètent le tout à merveille. On a l’impression de manger un délicieux rôti de notre grand-mère, cuit longtemps et avec amour, avec un extra poutine qui est vraiment plaisant. Avec un bon verre de vin, c’est le bonheur total. D’ailleurs, on apprécie que les frites soient bien crunchy et on décerne à ce resto notre mention spéciale «frite» de la soirée. Un clin d’œil à l’accueil incomparable et exceptionnel que nous avons reçu, ainsi qu’au fait que le resto met en valeur des aliments québécois également. Le seul petit petit hic: on a trouvé que la poutine manquait un peu de fromage. Prends ça en note pour la prochaine fois, grand-maman! Quand même, une poutine que je retournerai certainement manger durant la Poutine Week. (J. LANDRY)

Photo: Léa Fischer-Albert, 2016

Photo: Léa Fischer-Albert, 2016

cferland-coupcoeurgourmandLa poutine du Côtes-à-Côtes se classera assurément parmi les meilleures de la semaine. Je n’ai pas goûté aux 63 poutines, mais je considère que j’ai tout de même de l’expérience, et la Poutine Bourguignonne risque de rafler la couronne (et pas celle de Reine du Carnaval!). Le rôti de bœuf au vin rouge de grand-mère, mijoté pendant 8h au cours de la nuit, est tendre à en pleurer. On y retrouve une sauce parfaite et extrêmement goûteuse. En complément, nous découvrons des champignons, lardons et mini oignons surettes. Les champignons sont savoureux, ce qui signifie que la sauce est équilibrée! Les frites sont croustillantes et faites maison. Un pur délice, j’irais même jusqu’à dire que c’est la meilleure poutine que j’ai goûtée!  Servie avec un bon verre de merlot par un proprio enthousiaste qui a réussi un accord poutine et vin, la bourguignonne donne envie d’ajouter du fromage en grain à mon prochain bœuf bourguignon. (L. FISCHER-ALBERT)

Q de sac

10, rue du Cul de Sac, Québec, (418) 692-4862
Photo: Léa Fischer-Albert, 2016

Photo: Léa Fischer-Albert, 2016

On termine le périple de dégustation dans l’ambiance feutrée et chaleureuse du Q de sac. Dès qu’on met les pieds dans le resto, on se sent au chalet, avec une bonne odeur de feu de bois qui nous accueille, shooters et match du Canadien en prime. La poutine par contre nous transporte plutôt sur une terrasse, en été. Étrange, mais pas déplaisant du tout. C’est une poutine déconstruite, qui met de l’avant des boules de pommes de terre frites (plutôt que des frites comme telles) et du fromage en grains… pané. Beaucoup de friture donc, une chance qu’on a un peu de roquette et de crème sure pour apporter de la fraîcheur à l’ensemble. La crème sure fumée est d’ailleurs une addition vraiment intéressante qu’on apprécie beaucoup, mais on en aurait pris un peu plus dans l’assiette. Les cubes de bacon fumé sont également une belle idée et la sauce est bonne, quoique un peu surpassée par tout cette friture. Encore une fois, c’est vraiment bon, mais ce n’est pas vraiment une poutine. Pas nécessairement un coup de cœur donc, mais plutôt un bon plat original qu’on prendrait du plaisir à remanger l’été sur une terrasse, avec une bonne IPA! (J. LANDRY)

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Vous aviez manqué les premiers billets pour la Poutine Week de Québec? Relisez ma (très, très brève) histoire de la poutine, ainsi que les critiques/appréciations des Parcours #1, Parcours #2, Parcours #3 et Parcours #4! 😉

Collaborateurs pour ce parcours

Dave CORRIVEAUGrand amateur de poutine devant l’éternel et disciple épicurien de la maxime «bonne bouffe, bon vin et bonne compagnie».

Catherine FERLAND – Originaire du Lac-Saint-Jean, maman de trois enfants (aussi amateurs de poutine qu’elle-même), historienne gourmande, fière Québécoise et heureuse propriétaire du présent blogue.

Jessica LANDRY – Duchesse revengeante de Vanier 2015. La poutine est sa religion, le fromage en grains, son Dieu.

Léa FISCHER-ALBERT – Beauportoise de naissance, « St-Sauvée » par choix! Passionnée de théâtre, de bonne bouffe et de rires aux éclats. Gestionnaire d’une compagnie de théâtre jeunesse et blogueuse, elle s’intéresse aux initiatives citoyennes et communautaires, aux arts, et encore plus à une combinaison des deux!

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Historienne, auteure et conférencière, Catherine Ferland est spécialiste d’histoire de l’alcool et de la gastronomie et, plus largement, d’histoire culturelle du Québec. Elle effectue des chroniques à la radio et à télé, en plus de faire des conférences et animations gourmandes aux quatre coins du Québec. Parmi ses ouvrages, mentionnons Bacchus en Canada. Boissons, buveurs et ivresses en Nouvelle-France (Septentrion, 2010) et La Corriveau, de l’histoire à la légende (Septentrion, 2014). Elle signe des critiques culinaires au journal Le Devoir et blogue au catherineferlandhistorienne.com.

La Poutine Week à Québec (partie 5)

Parcours #4- Lebourgneuf et Limoilou

Toujours dans le cadre des pré-dégustations pour la Poutine Week de Québec qui commence dans quelques jours (1er au 7 février 2016), voici ce que mes collaboratrices-goûteuses dévouées ont pensé des poutines testées dans le Parcours #4 couvrant les secteurs Lebourgneuf et Limoilou. Bon appétit!

Nourcy comptoir et traiteur Lebourgneuf

5600, boulevard des Galeries, Québec, (418) 653-4051
Photo: Jessica Landry, 2016

Photo: Jessica Landry, 2016

Pour ma première expérience officielle de goûteuse de poutine, j’arrive toute énervée chez Nourcy comptoir et traiteur. Il faut dire que ça commence très bien : l’accueil est cordial et super sympathique et le décor, magnifique. On nous présente sans tarder la Poutine de route, spécialement conçue pour LE CAMION Nourcy, un «food truck» qui répand littéralement le bonheur partout où il va… sauf à Québec parce qu’il n’a pas vraiment le droit (allô, monsieur le Maire!). Servie dans des petits cups de cartons et accompagnée d’une bonne bière Tremblay, la poutine est ravissante, voir même vraiment cute. L’ajout de mini fondues parmesan nous remplit de joie. Les frites maison sont délicieuses et on est content que le tout soit accompagné de bon fromage en grains frais du jour, tout simplement. La sauce est toutefois ce qui nous fait complètement capoter et ce qui vaut vraiment le détour selon nous : une sauce vraiment supérieure avec fond de veau, crème et moutarde, qui s’harmonise à merveille avec tout le reste. Onctueuse et parfaite. Avec les lardons et les champignons, c’est un mariage savoureux et décadent. Ce n’est pas compliqué, on boirait cette sauce dans un verre et on serait bien contents. Un sans-faute selon nous : une vraie de vraie poutine, originale, classy, parfaite. On en mangerait encore et encore. (J. LANDRY)

Cosmos Lb9

5700, boulevard des Galeries, local 103, Québec, (418) 628-2013
Photo: Jessica Landry, 2016

Photo: Jessica Landry, 2016

Prochain arrêt : le décor très rouge et éclectique du Cosmos LB9 pour essayer la Poutine Braisée, accompagnée d’un fort joli drink et d’un vidéo de coucher de soleil sur la plage en background. Quand la poutine arrive sur la table, on est un peu déçu. Peut-être qu’on s’attendait à quelque chose d’aussi visuellement recherché et original que le décor du restaurant? Noyée dans sa sauce, il faut admettre que la vedette ressemble un peu à n’importe quelle autre poutine de «shack à patate frite». Une chance qu’un verre de Bourbon Sour (Maker’s Mark, amaretto, une touche de citron et du sirop simple, explique le serveur) avec sa cerise, sa petite tranche de lime et une paille colorée accompagne le tout, pour égayer un peu le portrait et nous ramener sur le bord de la plage, avec le coucher de soleil et tout. Mais bon, l’habit ne fait pas le moine (comme on dit) et à la première bouchée, on est agréablement surpris : la joue de porc braisée est savoureuse et la sauce au bourbon, très réussie,  accompagne bien l’ensemble. Les frites sont correctes et le fromage en grains, classique. Les champignons caramélisés sont un ajout intéressant, sans quoi la poutine serait un peu trop ordinaire à mon goût. Pour ce qui est des épices de Madagascar, qu’on avait bien hâte de découvrir, on les cherche toujours… Bref, une poutine dans l’ensemble «ben correcte» et agréable à manger, mais qui sombre malheureusement un peu dans l’oubli par rapport au reste du parcours. (J. LANDRY)

Le Maizerets

2006, chemin de la Canardière, Québec, (418) 661-3764
Photo: Jessica Landry, 2016

Photo: Jessica Landry, 2016

cferland-coupcoeurgourmandSi vous êtes, comme moi, une éternelle amatrice (ou un éternel amateur) d’une bonne poutine sauce BBQ, précipitez-vous de ce pas au restaurant le Maizerets pour déguster la Maizerets deluxe. Vous ne serez pas déçus. Mon amour profond et fidèle pour la sauce BBQ me pousse d’ailleurs à la proclamer mon coup de cœur de la soirée. Si on me demandait de me lancer dans une comparaison douteuse, je dirais que cette poutine est pour moi le Elvis Gratton de la Poutine Week : certes un peu rustre et sans élégance, moins recherchée que plusieurs de ses concurrentes, mais un classique bien québécois dont je ne me tanne juste pas (c’est peut-être mon petit côté Vanier qui parle ici). Et puis, si on me demandait de nommer une grande gagnante de la catégorie «Poutine d’après-brosse», ce serait celle-ci. Dès la première bouchée, les «bacon bites», des croquettes de bacon et de fromage 1608, me font pleurer des larmes de joie et me donnent envie d’attaquer mes compagnons de table à la fourchette pour en avoir plus. Pour une raison inconnue, ces croquettes réveillent mon instinct animal et primitif : c’est gras, c’est frit, c’est fromagé, c’est décadent, et il y a du vrai et délicieux bacon dedans. Nappées de la sauce Backfire du Bootlegger, une sauce punchée et pleine de goût, elles ajoutent le « kick » parfait à l’assiette et valent selon moi à elles seules le détour. En dessous des divines croquettes en question, on retrouve une super bonne poutine classique avec sa sauce maison et du fromage en grains frais, qui m’a laissée heureuse d’avoir fait le détour dans une contrée jusque-là inconnue. Seul petit bémol, on aurait bien apprécié que les frites soient « vraiment maison », plutôt que de « type maison ». Mais bon, si vous deviez retenir deux mots de cette critique : DIVINES CROQUETTES. Mention spéciale par ailleurs à l’accueil authentique et chaleureux, qui nous a fait sentir comme chez nous. (J. LANDRY)

Brasserie artisanale La Souche

801, chemin de la Canardière, Québec, (581) 742-1144
Photo: Francesca Désilets, 2016

Photo: Francesca Désilets, 2016

cferland-coupcoeurgourmandGagnante du prix du public de l’édition 2015 de la Poutine Week, la brasserie artisanale La Souche propose à nouveau une recette prometteuse. La poutine de pommes de terre rouge maison, de fromage frais du jour de la Fromagerie La Chaudière et de la sauce à la bière de La Souche est ornée de trois saucisses enrobées de bacon, de cheddar fort, d’oignons et de sucre d’érable. L’oignon légèrement frit ajoute une texture croustillante à l’ensemble. Les tendres saucisses se marient agréablement à la sauce. Un accord met-bière avec une bière noire rehausse les saveurs. Le sucre d’érable est généralement gage d’un mariage sucré/salé. J’ai cherché en vain le sucré au fil de la dégustation. Où est le sucre d’érable? Son goût est si subtil. Certains convives à ma table disent qu’il se révèle comme une surprise! De toute évidence, ce n’était pas mon jour chanceux ce soir… Je concède que je suis une véritable bibitte à sucre, accro au pouding chômeur, au chocolat et au sirop d’érable… Ma relation avec les produits d’érable s’apparente à celle d’Obélix avec la potion magique! Je ne suis pas tombée dans le liquide doré, mais presque… J’ai découvert ses saveurs exquises avant même de parler ou de marcher. Bref, il m’en faut davantage pour déceler un goût sucré. Pour tout vous dire, l’arôme de l’oignon était nettement plus présent que le sucre d’érable. Malgré ce bémol, la recette de La Souche ne devrait pas passer inaperçu dans le cadre de l’édition 2016. C’est mon coup de cœur parmi les poutines dégustées pendant ce parcours. (F. DÉSILETS)

Encore une fois cette année, La Souche se surpasse avec une poutine originale et de haut calibre, proposée avec deux choix d’accords bière/mets. La Cochonne Cocktail est une poutine élaborée avec tout plein d’éléments aussi surprenants que diversifiés, mais qui s’harmonisent au final super bien. Les saucisses cocktail à la bière noire maison sont bien réussies et on est surpris par l’ajout des flocons d’érable croquants (pas dans les saucisses mais bien sur la poutine), une touche sucrée inattendue mais très bien balancée. Il faut se le dire, l’idée de mettre des flocons d’érable dans une poutine était risquée, mais il n’y en a pas trop et le mariage sucré/salé s’avère parfait. L’utilisation double du fromage, soit de fromage en grain Chaudière mais aussi de cheddar fort, est également fort trippante. La sauce, qui contient également de la stout, est délicieuse quoiqu’assez discrète. C’est correct : elle complètement vraiment bien le tout et il y a en masse d’autres choses dans cette poutine pour avoir du fun à chaque bouchée. Les oignons frits viennent compléter la patente et apporter une texture que j’apprécie ben gros. Texture, c’est d’ailleurs le mot clé que je retiens de ma dégustation. Au final, ce que j’apprécie le plus de cette poutine, c’est que bien qu’elle soit capotée «ben raide», ça reste quand même une vraie bonne poutine. J’ai préféré de loin prendre la bière noire en accompagnement plutôt que la rousse, dont l’amertume prenait selon moi toute la place. (J. LANDRY)

Fistons

601, 3e avenue, Québec, (418) 977-9239

On se déplace de quelques pas dans Limoilou pour se rendre à notre dernier arrêt, soit aux Fistons, pour déguster une poutine à la côte de bœuf. Ce qui arrive sur la table est pas mal appétissant. La côte de bœuf est une belle pièce de viande goûteuse, sa cuisson est excellente et le goût de fumé apporte beaucoup à l’ensemble. La viande est délicieuse et c’est vraiment ce que l’on retient de ce plat. La pleurote entière est un bel ajout, quoique celle qui se retrouve dans notre assiette soit malheureusement un peu coriace. Encore une fois durant cette soirée, mon instinct animal et primitif aura été réveillé, mais cette fois parce que j’aurai dû me battre avec ma pleurote pour la manger. Ben coudonc! Bien que j’ai été sceptique de trouver des petites patates rissolées dans mon assiette à la place des frites habituelles (je réalise que je suis étrangement conservatrice côté poutine), je suis au final bien contente de cette variante funky qui s’harmonisait bien avec le reste. Le fromage, pas en grain mais plutôt du fromage en cube dont on a oublié le nom, est également une variante intéressante. Ça fond dans la bouche au lieu de faire «squick», mais ça donne une texture riche et fondante et c’est bien le fun. Au final, une poutine riche et savoureuse qui «fait la job» mais qui, encore une fois, pâlit un peu face à ses concurrentes de la soirée. (J. LANDRY)

Photo: Francesca Désilets, 2016

Photo: Francesca Désilets, 2016

Le sympathique restaurant de quartier, Fistons, offre une digne concurrence à la soixantaine de recettes proposées pour l’événement, une poutine à la côte de bœuf fumé et aux pleurotes. Les frites cèdent leur place aux patates rôties en cube, un choix judicieux. Le gravy n’altère pas la fermeté et le croustillant des patates: les Fistons réussissent là où d’autres concurrents ont échoué! Une côte de bœuf finement émincée se marie à merveille aux champignons, aux oignons frits et de jeunes pousses. La verdure est une excellente alternative à l’émincé d’oignons verts, très présent dans le menu de l’édition 2016. La pleurote déçoit. Bien qu’elle convienne tout à fait à cet apprêt, elle s’avère étonnamment coriace. Plusieurs interventions à l’aide d’un couteau de table s’avèrent nécessaires. Le champignon n’est pas plus tendre sous la dent que sous le couteau. Des cubes de gouda fumé rehaussent les saveurs. Au cours du repas, le fromage fond peu à peu et se lie agréablement à la sauce. Le goût fumé, subtil, se révèle dans le gravy. Une fois de plus, je salue l’oignon légèrement frit. Son apport croustillant est le bienvenue: une poutine molle serait un désastre. L’oignon et la viande permettent à Fistons d’éviter cet écueil. Une recette honnête à découvrir dans le charmant bistro limoulois, agrémenté d’un verre de Saint-Ambroise noire! (F. DÉSILETS)

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Si vous lez aviez manquées, revoici les critiques/appréciations des Parcours #1, Parcours #2, Parcours #3 et Parcours #5.

Sinon, vous pouvez relire ma très, très brève histoire de la poutine!

Collaboratrices pour ce parcours

Jessica LANDRY – Duchesse revengeante de Vanier 2015. La poutine est sa religion, le fromage en grains, son Dieu.

Francesca DÉSILETSOriginaire du Centre-du-Québec, région ayant donné naissance à la poutine, adepte des bistros, des bières de microbrasseries et d’histoire.

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Historienne, auteure et conférencière, Catherine Ferland est spécialiste d’histoire de l’alcool et de la gastronomie et, plus largement, d’histoire culturelle du Québec. Elle effectue des chroniques à la radio et à télé, en plus de faire des conférences et animations gourmandes aux quatre coins du Québec. Parmi ses ouvrages, mentionnons Bacchus en Canada. Boissons, buveurs et ivresses en Nouvelle-France (Septentrion, 2010) et La Corriveau, de l’histoire à la légende (Septentrion, 2014). Elle signe des critiques culinaires au journal Le Devoir et blogue au catherineferlandhistorienne.com.

La Poutine Week à Québec (partie 4)

Parcours #3- Montcalm et rue Saint-Jean

Poursuivant les «missions» de pré-dégustations pour la Poutine Week de Québec, ainsi que je l’expliquais dans le premier article de cette série, voici les critiques/appréciations de mon équipe de collaborateurs-goûteurs pour le Parcours #3, soit le quartier Montcalm et la rue Saint-Jean!

Nous espérons que ces appréciations vous aideront à fixer votre choix du 1er au 7 février 2016. À moins que vous ne vouliez les tester (presque) toutes… 🙂

Le Graffiti

1191, avenue Cartier, Québec, (418) 529-4949
Photo: Heidi Gervais, 2016

Photo: Heidi Gervais, 2016

Je ne me suis pas faite prier pour aller m’attabler au Graffiti, sur l’avenue Cartier, en compagnie d’autres amateurs de dégustation de poutine, pour découvrir la création du chef Yannik. Premier contact visuel avec une œuvre d’art! Posée sur un lit de pommes de terre hachées finement, la poutine Mille-Feuilles est présentée sur étage, réunissant fromage fumé au bois d’érable, flan de porc Nagano sur rösti de pommes terres aux fines herbes, le tout nappé de sauce à base de fond de veau mais, surtout, arrosée de Glenmorangie. Pour rehausser le tout, on nous suggère une once de scotch (Glenmorangie, bien sur!) ainsi qu’un verre de bière La Maudite pour accompagner la dégustation. Mariage fabuleux! Je trouve cependant qu’il n’y a pas assez de cette délicieuse sauce qui servait de décoration au fond de l’assiette. Après le goût fumé du fromage, ce qui reste en bouche, c’est le gras du joli lit de pommes de terre. Normal: après tout, c’est une poutine! Si le porc est excellent, sa présentation le rend difficile de mélanger avec les autres ingrédients. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’accueil souriant des propriétaires Henry Coinde et François Michaud est au-delà de chaleureux. Un détour à faire pendant la Poutine Week, car la Mille-Feuilles disparaîtra du menu raffiné du Graffiti après cette semaine spéciale. (H. GERVAIS)

Pub Galway

1112, avenue Cartier, Québec, (418) 522-5282
Photo: Francesca Désilets, 2016

Photo: Francesca Désilets, 2016

cferland-coupcoeurgourmandL’un des pubs les plus fréquentés du quartier Montcalm, le Pub Galway propose un voyage en Irlande… le temps de quelques bouchées. Bonhomme Carnaval s’est joint aux convives. Est-il attiré par la frénésie de la Poutine Week à venir, par le mets d’inspiration irlandaise ou par la présence accueillante de l’équipe du Pub Galway? Chose certaine, nous avons passé un agréable moment en sa compagnie. À première vue, le goûteur remarque la présente de chou posé çà et là sur le dessus de la poutine. Détrompez-vous, il n’y a pas que du chou. Dès la première bouchée, on est séduit par le goût du corned-beef. Cette viande, accompagnée de chou, serait l’un des mets traditionnels irlandais. Bien que similaire au smoked meat, le corned-beef se distingue par les assaisonnements utilisés et se caractérise par son goût salé. Est-ce très salé? Heureusement, non. Inspiré du sandwich au smoked-meat, le chef a su concocter un amalgame de saveurs harmonieuses, notamment une sauce à la moutarde et à la bière noire qui  s’harmonise agréablement avec la viande salée. Si le goût de la moutarde est bien présent, j’hésite à définir s’il est trop présent ou non. Des cubes de caprino, un fromage de chèvre, remplacent avec brio le fromage en grain. Un délice dont j’aurais voulu me délecter davantage… Cette poutine, agrémentée d’un verre de Rubis Red, une bière d’inspiration irish ale brassée par la microbrasserie le Trou du Diable, révèlera certainement d’autres arômes. Cette institution de la rue Cartier est un lieu à ne pas négliger dans cette compétition. Vous y ferez sans doute, tout comme moi, quelques découvertes gastronomiques. Présence du Bonhomme Carnaval non comprise! (F. DÉSILETS)

Au Bonnet d’âne

298, rue Saint-Jean, Québec, (418) 647-3031
Photo: Francesca Désilets, 2016

Photo: Francesca Désilets, 2016

Le parcours se poursuit dans un restaurant chaleureux de la rue Saint-Jean, Au Bonnet d’âne. Avec la Poutine carbonara, on revisite de manière significative le mets. L’éloignement du concept original soulève une question : qu’est-ce qu’une poutine? Il ne suffit pas d’en énumérer les ingrédients (frites, fromage et sauce) pour y répondre. Dès lors qu’on déconstruit ce trio pour ajouter autre chose, la question prend un autre sens. Y a-t-il une proportion des ingrédients de base à respecter? Selon moi, le nombre de bouchées de patates et de fromage «squick-squick» devraient être supérieur ou égal aux éléments ajoutés, le tout arrosé d’une quantité variable de sauce. Ici, une montagne de mac and cheese, quelques délicieuses lanières de bacon épicé et du poivron composent cette poutine carbonara. Où est la poutine? J’ai émis un avis de recherche! Je crois qu’il ne suffit pas de répondre qu’elle est cachée dessous. Le goût du macaroni, du bacon et du poivron dominent largement le reste, au point où je déplore la quasi absence des saveurs attendues de pomme de terre et de fromage. Bon, j’admets mon côté puriste: j’adore le goût de la poutine classique… Il en va de même pour le carbonara. Celui proposé se rapproche davantage du Kraft Dinner que de celui de la mamma italiana de mon ami Benedeto. Pourtant, les amateurs de mac and cheese qui partagaient ma table étaient ravis. Les rares frites cachées sous la pelletée de pâtes ne les dérangeaient aucunement. Chacun ses goûts. (F. DÉSILETS)

Le Projet

399, rue Saint-Jean, (418) 914-5322
Photo: Francesca Désilets, 2016

Photo: Francesca Désilets, 2016

Le Projet, la brasserie au décor enchanteur, offre une poutine au ragoût pour l’édition 2016 du Poutine Week. L’idée semblait prometteuse. Les goûteurs les plus assidus à ma table ont souligné qu’elle avait déjà été exploitée à maintes reprises. Qu’à cela ne tienne, j’adore le ragoût. J’ai sans doute amorcé la dégustation avec un peu trop d’attentes… Le met ressemble davantage à un mariage de raison entre une poutine et un ragoût. La sauce enrobe à merveille les carottes, les oignons et les tendres cubes de viandes. Toutefois, elle altère le croustillant des frites. L’ensemble manque de texture. Les carottes mijotés dans le ragoût semblent plutôt incongrues à côté des frites. Bref, cette poutine m’a déçue. Elle ne concurrence même pas celle aux côtes levées figurant au menu régulier. (F. DÉSILETS)

 

Que Sera Sera

850, place d’Youville, Québec, (418) 692-3535
Photo: Samuel Venière, 2016

Photo: Samuel Venière, 2016

cferland-coupcoeurgourmandÀ la recherche d’un restaurant où dîner, on ne pense que rarement aux hôtels, qui abritent pourtant parfois de petits trésors. Le restaurant Que Sera Sera se classe dans ce palmarès, avec son ambiance chaleureuse et tamisée, et son personnel qui vous réserve un accueil des plus cordiaux. Le feeling est bon, mais pas parfait, car les tables sont situées entre le bar et les comptoirs d’accueil de l’hôtel, et cela diminue sensiblement l’intimité recherchée lors d’un repas du soir, alors les voyageurs et les familles longent le couloir près des tables, affublés de leurs bagages. Et justement, si le feng shui de l’endroit n’est pas des plus irréprochables, il est d’autant plus important que la qualité de la bouffe soit au rendez-vous. Le chef-d’œuvre offert dans le cadre de la Poutine Week a de quoi étonner! Il s’agit de la poutine Bayou, une variante agréablement réconfortante qui n’est pas sans rappeler les parfums piquants et effervescents de la Nouvelle-Orléans, cette ancienne colonie française si éloignée du Québec et dont la culture demeure bouillonnante. Car il ne s’agit de rien de moins qu’une poutine au chili style cajun, dont le résultat est un heureux mariage de saveurs pimentées et douces à la fois. Les amateurs de viande seront servis! Généreusement nappée de crème sure et surmontée de tomates cerise tranchées, on a ici un goût de bonheur prononcé, le prototype parfait de la poutine réinventée : en conservant les ingrédients classiques d’une poutine, soit pommes de terre frites et le fromage en grain, le chef de l’établissement a plutôt innové au niveau de la garniture. Même si les saveurs s’étiolent un peu rapidement en bouche, cette poutine se hisse aisément dans mon top 10 des meilleures poutines suggérées par la Poutine Week. Une savoureuse découverte, à deux pas de la Place d’Youville! (S. VENIÈRE)

Les Trois Garçons

1084, rue Saint-Jean, Québec, (418) 692-3900
Photo: Samuel Venière, 2016

Photo: Samuel Venière, 2016

cferland-coupcoeurgourmandOn comprend rapidement à qui l’on a affaire dès qu’on met les pieds dans le restaurant Les Trois Garçons, un établissement bien ancré sur la très réputée rue Saint-Jean : des passionnés! Tout, dans cet endroit, nous met à l’aise dès les premiers instants : les odeurs, le personnel souriant, le mobilier vintage, l’ambiance industrielle résolument urbaine, les plats disposés sur les tables déjà servies qui attirent notre regard, la clientèle décontractée reliant tous les âges… Les tenanciers du restaurant ont su tisser une ingénieuse alliance pour offrir, à la Poutine Week 2016, une création qui goûte le Québec, en développant un partenariat avec l’entreprise «Ils en fument du bon» (THAT name!), qui développent des saucisses fumées aux saveurs originales vraiment flyées. Leur poutine est une véritable tour de Babel décadente d’ingrédients spécialement choisis pour déployer un éventail de saveurs sans égal, l’objectif étant de les goûter ensemble dans une même bouchée pour en apprécier toute la portée. Lardons et rondelles de saucisses fumées dans une sauce chipotle à la bière rousse et fromage cheddar fort forment une savante alchimie, puissante en saveur, sur un piédestal de pommes de terre frites de l’Île d’Orléans! Dissimulés dans cet amoncellement savoureux se cachent des oignons frits panés qui nous font rouler les yeux de plaisir. Proposé avec un Trou Normand (une coutume gastronomique voulant qu’on boive un shot de calvados entre deux services), c’est le coup de foudre assuré! Gourmande, généreuse, et surtout confectionnée entièrement de produits locaux: le charme opère. Profitez-en pendant que ça passe! (S. VENIÈRE)

Chez Boulay Bistro Boréal

1110, rue Saint-Jean, Québec, (418) 380-8166
Photo: Samuel Venière, 2016

Photo: Samuel Venière, 2016

C’est l’un des restaurants dans lequel on entre et l’on se sent tout de suite comme chez soi. Confortable et chaleureux, le Boulay Bistro Boréal a vraiment pignon sur la rue Saint-Jean. À l’occasion de la Poutine Week, ses cuisiniers font le pari de nous démontrer qu’ils peuvent faire de la poutine un mets raffiné, digne d’un grand restaurant. Pari tenu! Leur version remplace les traditionnelles frites par de succulents gnocchis passés à la friteuse, croquants à l’extérieur, moelleux à l’intérieur, nappés d’une sauce whisky style Bourbon. Un confit d’oignons préparé de main de maître vient couronner cette mixture impétueuse, accompagné de morceaux d’épaule de porc cuites sous vide pendant 48 heures, puis braisés. The Next Level! Des saveurs puissantes et lourdes se déclinent dans cette poutine en une cascade d’arômes surprenantes et riches. Oubliez tout de suite le fromage en grain pour cette poutine, car après avoir tout repensé, pourquoi s’arrêter là? Des tranches de Mi-Carême, un fromage à pâte molle provenant de l’Île-aux-Grues, sont déposées telle une couverture fondante sur ce lit de poutine transformée. Il faut le voir pour le croire! Bon, cela ne ressemble en rien à une poutine. Mais est-ce là une bonne ou une mauvaise chose? N’est-ce pas ce que l’on attend des chefs des restaurants de Québec pour la Poutine Week, qu’ils se surpassent en dépassant les «canons» de la poutine? Il n’en tient qu’à vous d’en faire l’expérience et de juger par vous-même. (S.V.)

Tournebroche

1190, rue Saint-Jean, Québec, (418) 692-5524
Photo: Samuel Venière, 2016

Photo: Samuel Venière, 2016

Bien calé dans le coude de la séculaire rue Saint-Jean, là où tant des personnages connus de notre histoire sont déjà passés avant nous, se trouve le Tournebroche, un resto dont la vue dégagée nous permet d’apprécier autant l’apparence magnifique de la ville que les délices qui se retrouvent dans notre assiette. Son nom laisse présager que la poutine conçue pour la Poutine Week sera aussi passée dans le tordeur de l’imagination éclatée du chef de l’endroit. Et fort heureusement pour nous, c’est bien le cas! Tout est planifiée pour mettre l’eau à la bouche dans ce resto, où le miel est à l’honneur! Vous êtes accueillis dès l’entrée par un impressionnant cadre penché, fraîchement extrait d’une ruche, dont le miel s’écoule lentement et auquel vous êtes invités à goûter à même la plaque. Quant à la poutine, elle n’est plus montée sur un classique monticule de frites emmêlées, mais plutôt sur une série de rondelles de pommes de terre frites qui se tiennent latéralement, car enfilées sur un pic tel une brochette croustillante. Une sauce de réduction de volaille épicée accompagne cette symétrie parfaite de saveurs dans un fabuleux équilibre sucré-salé. Trois sortes de fromage (dont le Grondines, mais j’ai oublié le nom des deux autres… désolé, ça allait très vite et anyway, c’est difficile de se concentrer quand vous goûtez une telle poutine!) trônent sur cette structure. Des morceaux de poulet bio de Charlevoix apportent finalement une valeur ajoutée fort appréciée. Suggéré avec un drink à base de sirop de miel, de vanille et de jus de pomme surnommé spontanément Le Mielleux, c’est un truc que vous ne voudrez pas laisser passer sans y avoir goûté!  (S.V.)

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Si vous lez aviez manquées, revoici les critiques/appréciations du Parcours #1, Parcours #2, Parcours #4 et Parcours #5.

Sinon, vous pouvez relire ma très, très brève histoire de la poutine!

Collaborateurs pour ce parcours

Heidi GERVAIS – Guide touristique pour la ville de Québec… et aussi une grande amatrice de poutine!

Francesca DÉSILETSOriginaire du Centre-du-Québec, région ayant donné naissance à la poutine, adepte des bistros, des bières de microbrasseries et d’histoire.

Samuel VENIÈRE – Né à Québec, amoureux de sa ville, fou raide d’histoire, de mangeaille et de bonne buvaille.

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Historienne, auteure et conférencière, Catherine Ferland est spécialiste d’histoire de l’alcool et de la gastronomie et, plus largement, d’histoire culturelle du Québec. Elle effectue des chroniques à la radio et à télé, en plus de faire des conférences et animations gourmandes aux quatre coins du Québec. Parmi ses ouvrages, mentionnons Bacchus en Canada. Boissons, buveurs et ivresses en Nouvelle-France (Septentrion, 2010) et La Corriveau, de l’histoire à la légende (Septentrion, 2014). Elle signe des critiques culinaires au journal Le Devoir et blogue au catherineferlandhistorienne.com.

La Poutine Week à Québec (partie 3)

Parcours #2- Sainte-Foy, Sillery et Cap-Rouge

Dans la foulée des pré-dégustations de la Poutine Week de Québec, comme je vous le racontais dans le premier article de cette série, mon équipe de collaborateurs-goûteurs s’est dévouée afin de tester des tonnes de très nombreuses poutines. Cela vous permettra de repérer les arrêts incontournables du 1er au 7 février 2016!

Voici donc les critiques/appréciations réalisées lors des visites du  Parcours #2, soit les secteurs Sainte-Foy, Sillery et Cap-Rouge.

Houston avenue Bar & Grill

2955, boul, Laurier, Québec, (418) 659-5050
Photo: Marie-Hélène Janvier, 2016

Photo: Marie-Hélène Janvier, 2016

Ma première expérience de testeuse de poutine débuta au nouveau restaurant Houston du boulevard Laurier. Arrivant à la table avec une faim de loup, je découvris ce chef d’œuvre de beauté : frites torsadées, tranches de saucisse de jambon forêt noir au cheddar surmontées d’oignon vert, fromage bleu vieilli et fumé. Sa présentation alléchante sur un plat en fonte toujours crépitant à son arrivée ne pouvait que satisfaire les grands appétits. Une portion généreuse et largement suffisante pour une seule personne, voire deux! Avant même de faire danser mes papilles gustatives au contact de cette poutine appétissante, je salivais d’envie. À ma première bouchée, je pris bien soin de mélanger tous les ingrédients, un morceau de saucisse, de frite, d’oignon et de fromage bleu. Je fus agréablement saisie par le goût du fromage bleu marié avec la sauce. Le travail que l’on sent derrière la sauce vaut le détour. Une explosion de saveurs et une saveur bien différente de la poutine classique. Celle d’Houston Laurier est digne des compétitions gastronomiques, puisque le chef a joué avec les saveurs en osant le fromage bleu, qui fait de cette poutine un régal. À déguster avec un vin rouge syrah/shiraz pour rehausser les saveurs. (M.-H. JANVIER)

Café au Temps Perdu

867, avenue Myrand, Québec, (418) 681-5601
Photo: Marie-Hélène Janvier, 2016

Photo: Marie-Hélène Janvier, 2016

Dans l’atmosphère chaleureuse du Café Au Temps Perdu, je fus accueillie par une bière ambré, la Charles Henri, de la brasserie Les 2 frères. Le temps de prendre une gorgée, la poutine arriva devant moi. Portion raisonnable, sa présentation simple résumait très rapidement le contenu: frites moyennement épaisses, chair de saucisse merguez, oignon caramélisé, fromage en grain, mélange de sauce cajun et à poutine. N’étant pas une amatrice de saucisse merguez, ma première bouchée ne fut pas des plus agréables, car son goût était très prononcé. Ma deuxième tentative avec un oignon et une frite fut une expérience différente. Ces oignons étaient un véritable délice. L’accord bière et merguez permettait de diminuer le goût fort de la saucisse. Par contre, les amateurs de la saucisse merguez seront bien servis avec cette poutine, puisque mes comparses goûteurs prirent quelques minutes avant de faire disparaître cette dernière! Cette poutine ne présentait pas de complexité particulière: c’était une recette honnête et simple qui peut satisfaire l’amateur de poutine de fin de soirée (ou de nuit!). (M.-H. JANVIER)

L’Gros Luxe

859, avenue Myrand, Québec (581) 981-5727
Photo: Francesca Désilets, 2016

Photo: Francesca Désilets, 2016

C’est dans l’ambiance animée du restaurant L’Gros Luxe que je découvre leur version de la poutine. L’établissement revisite le plat original… en remplaçant les frites par des croquettes de patates à déjeuner de forme cylindrique. Je dois admettre que j’aurais préféré l’utilisation de patates cuisinées sur place au lieu de produits surgelés! La sauce comporte plusieurs arômes, notamment l’ananas, le rhum et le jalapeño. Malgré la présence de ce piment fort, la sauce s’avère plutôt légèrement épicée. Une subtilité qui déçoit les palais les plus friands de cet ingrédient. De fines lanières de chou agrémentent la poutine. Le croquant du légume ajoute de la texture au repas. Toutefois, il met en relief le manque de consistance des patates parsemées de sauce. La présence d’ingrédients frais, le fromage et le chou, pourrait avoir pour incidence de tiédir la poutine servie. Cette poutine pourrait séduire les amateurs de patates et de chou, mais m’a plutôt déçue. (F. DÉSILETS)

Restaurant nouvellement ouvert à Québec, L’Gros Luxe nous accueillait dans une atmosphère chaotique. Beaucoup de clients et de bruits ambiants dans un décor des plus originaux. J’avais vraiment hâte de goûter à leur poutine, mais lorsqu’elle arriva enfin, je fus déçue. Pomme de terre déjeuner non croustillantes, fromage en grain, choux mauve, sauce sans goût où les saveurs d’ananas et de jalapeño annoncées semblaient absentes. Le goût de la pomme de terre dominait tout le reste, masquant les nuances des autres ingrédients. Les saveurs n’étaient pas harmonieuses et la complexité d’une poutine de compétition n’y était pas. Les bouchées ne m’étaient donc pas agréables, d’autant plus que la texture générale de la poutine était… molle. Très rapidement, je faisais face à une bouillie, puisque la sauce ramollissait les pommes de terre. La poutine était donc malheureusement peu appétissante. Les amateurs de patates déjeuners seraient peut-être au contraire très satisfaits, mais en ce qui me concerne, ce type de pommes de terre ne devrait pas se trouver dans une poutine. (M.-H. JANVIER)

Archibald Microbrasserie

1240, autoroute Duplessis, Québec, (418) 877-0123
Photo: Luc Saint-Laurent, 2016

Photo: Luc Saint-Laurent, 2016

cferland-coupcoeurgourmandAvant tout, je tiens à préciser que je ne suis pas un grand fan du restaurant l’Archibald. J’y trouve de l’intérêt seulement pour la bière Veuve noire. Tout ça pour dire que la poutine «partait avec une prise»… Toutefois, celle qui nous a été présentée était parfaite, voire exceptionnelle! Conçue à base de bières de l’Archibald, avec une garniture excellente faite d’effiloché de sanglier à la bière Valkyrie, le tout accompagné d’échalotes, de ciboulette, d’oignons rouge et de cornichons. À noter que la généreuse quantité d’oignons rouge donne tout un punch à la garniture! La sauce moutarde au moût de Chipie, une bière vedette de l’Archibald, était sublime. On a même pensé à demander du pain pour finir la sauce. Le tout est servi avec de belles grosses frites maison. En bonus avec cette poutine… un petit cadeau des Dieux : un morceau de caramel salé avec du bacon! Ouch, que c’est bon! Un plat bien balancé: chaque bouchée était délicieuse. Présentation originale, sur un semblant de papier journal… lecture en sus! Pour les gros mangeurs, la portion est parfaite. Ce que je retiens de cette poutine? Tout! Le goût exceptionnel de la sauce avec le sanglier, et que dire du caramel… Je retournerai assurément manger cette poutine. L’Archibald vient de frapper un gros coup sûr! (L. SAINT-LAURENT)

cferland-coupcoeurgourmandLa chaleureuse et accueillante succursale de l’Archibald, située dans le secteur de l’autoroute Duplessis, propose une succulente poutine au sanglier. À mon avis, il s’agit d’une incontournable de l’édition 2016 de la Poutine Week. Une généreuse portion d’effilochée de sanglier à la bière Valkyrie est servie sur les frites et le fromage. Le tout est rehaussé par une sauce à la moutarde de Meaux, bière la Chipie et pickles d’oignons rouges. Les expressions «mieux que l’original» et «bon jusqu’à la dernière goutte» me viennent immédiatement à l’esprit pour décrire cet apprêt riche en saveurs. En effet, la sauce n’altère pas la texture croustillante des patates frites. La dégustation de ce plat révèle d’autres surprises… C’est avec étonnement que j’ai constaté la présence d’un morceau de caramel au bacon et à la fleur de sel déposé sur le flan de la poutine. Cet élément décoratif contribue à l’explosion de saveurs salées et sucrées proposées par l’Archibald. Malgré les multiples ingrédients présents, un dosage approprié permet de goûter et d’apprécier chacun d’eux. La microbrasserie offre un galopin de bière Valkyrie en accord avec ce met. La poutine au sanglier, un ravissement pour les yeux et les papilles! (F. DÉSILETS)

cferland-coupcoeurgourmandLe restaurant l’Archibald m’a fait une agréable surprise avec son époustouflante poutine. Plusieurs ingrédients harmonieux démontraient une impeccable qualité d’exécution en cuisine. Vous êtes curieux, n’est-ce pas? Lisez ceci : effiloché de porc à la bière Valkyrie, oignon perlé, oignon rouge, ciboulette, fromage en grain, sauce «gastrique» de moutarde de Meaux et de bière Chipie. Le clou du spectacle : un morceau de caramel fleur de sel cuit avec de morceaux de bacon à l’intérieur. IN-CROY-ABLE! À ma première bouchée, je n’ai pu retenir un « WOW! » suivi d’un immense sourire de satisfaction. C’était tout simplement savoureux. Une explosion de saveurs qui vous fait replonger pour prendre une autre bouchée aussitôt la première terminée. Ma découverte fut le mélange de saveur avec un morceau de caramel, une frite, un oignon et un fromage. L’originalité des saveurs m’a conquise, fermant les yeux à chaque bouchée, je découvrais de nouveaux arômes. L’accord de bière Chipie avec la sauce cuisinée avec cette même bière était un véritable délice. Elle est la meilleure poutine que j’ai mangée dans ma vie! C’est pour cette raison que je la recommande à toutes et à tous! (M.-H. JANVIER)

Resto-Pub l’Immédia

1221, rue Charles-Albanel, Québec, (418) 877-2646
Photo: Francesca Désilets, 2016

Photo: Francesca Désilets, 2016

Le resto-pub L’Immédia, un restaurant convivial situé à Cap-Rouge, sert une poutine digne des amateurs de viandes. De tendres boulettes de bœuf, et smoked meat, un effiloché de smoked meat et des lanières de bacon et d’oignons caramélisés sont déposés sur un lit de frites juliennes maison et de fromage. Outre le fromage en grain, cette poutine contient du fromage suisse râpé. Quant à la sauce BBQ maison, elle est élaborée à partir de gras de canard. Riche en protéines animales, le met est agréablement «cochon». Il ne laisse aucun goût huileux en bouche. Et aucun détail n’échappe au cuisinier. Une cuisson adéquate des viandes permet de conserver saveurs et tendreté. La température du fromage du fromage est au point, juste assez fondu. Les ingrédients, sans être inusités, créent un amalgame réussi. Le fast food devient confort food. Tant l’atmosphère du restaurant, le service chaleureux et la familiarité des ingrédients contribuent au caractère réconfortant de cette poutine. À moins de 15 kilomètres du centre-ville de Québec, ce savoureux met du Resto-Pub L’Immédia vaut le détour! (F. DÉSILETS)

Les Boucanes

955, route Jean-Gauvin, Québec, (418) 704-7043

Mes escales de saveurs ont pris fin au restaurant Les Boucanes, où j’ai goûté à une poutine qui m’a surprise par sa sauce BBQ, ses frites maison et son style mexicain. Je retrouvais le bon vieux fromage «squick squick» surplombé d’une sauce légèrement épicée et recouverte de chili con carne, de crème sure et de coriandre. Trois chips de maïs donnaient de la couleur au plat et ajoutaient à son originalité. Si ma première bouchée ne fut pas concluante, car ce goût différent s’avère assez déroutant, j’ai été conquise dès la deuxième bouchée par le mélange de coriandre, de chili et de pommes de terre. J’aurais même demandé davantage de coriandre tant j’aimais l’effet que cela donnait au plat! Le chili con carne était bien exécuté, mais il manquait selon moi de piment. J’aurais apprécié qu’il soit plus épicé afin qu’il donne davantage de corps au plat. Quoi qu’il en soit, cette poutine avait le mérite d’être originale! (M.-H. JANVIER)

Photo: Francesca Désilets, 2016

Photo: Francesca Désilets, 2016

À Cap-Rouge, le resto Les Boucanes revisite agréablement le classique du fast food québécois avec la poutine San Antonio. Il s’agit d’une poutine agrémentée de sauce au BBQ maison, de chili con carne fumé, crème sure et coriandre fraîche. Ce mélange se révèle être aussi surprenant que délicieux. La coriandre fraîche ajoute de la complexité au met en rehaussant les saveurs du fromage et du chili con carne. Le chili a d’ailleurs été apprécié par l’ensemble des convives assis à ma table, mais son goût fumé, plutôt subtil, aurait pu être davantage présent. Le dosage des ingrédients mériterait cependant d’être revu. Les frites et le fromage devraient être nappés d’une plus grande quantité de chili. Mes papilles ont à peine décelé le goût du soupçon de crème sure. Aurait-il fallu en mettre davantage? C’est sans doute comme le ketchup, au gré des goûts de chacun! Un petit bol d’appoint accompagnerait très bien ce mets, puisque la quantité de crème sûre serait alors à la discrétion de chacun des goûteurs. Les trois croustilles de maïs contribuent positivement à l’apparence du plat. Pour conclure, moyennant les petits ajustements mentionnés, cette poutine au chili  mériterait d’intégrer le menu régulier au même titre que la galvaude ou la poutine italienne, car elle plaira assurément aux amateurs de nourriture mexicaine. (F. DÉSILETS)

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Si vous lez aviez manquées, revoici les critiques/appréciations des Parcours #1, Parcours #3, Parcours #4 et Parcours #5.

Sinon, vous pouvez relire ma très, très brève histoire de la poutine!

Collaborateurs pour ce parcours

Marie-Hélène JANVIER Citoyenne du monde, passionnée par les voyages et adepte de tous lieux où il est possible de manger en bonne compagnie.

Luc SAINT-LAURENT– Fier résident de Saint-So, aime la bonne bière et la nourriture saine et bien grasse.

Francesca DÉSILETSOriginaire du Centre-du-Québec, région ayant donné naissance à la poutine, adepte des bistros, des bières de microbrasseries et d’histoire.

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Historienne, auteure et conférencière, Catherine Ferland est spécialiste d’histoire de l’alcool et de la gastronomie et, plus largement, d’histoire culturelle du Québec. Elle effectue des chroniques à la radio et à télé, en plus de faire des conférences et animations gourmandes aux quatre coins du Québec. Parmi ses ouvrages, mentionnons Bacchus en Canada. Boissons, buveurs et ivresses en Nouvelle-France (Septentrion, 2010) et La Corriveau, de l’histoire à la légende (Septentrion, 2014). Elle signe des critiques culinaires au journal Le Devoir et blogue au catherineferlandhistorienne.com.

La Poutine Week 2016 à Québec (partie 1)

Variations sur le thème des patates, de la sauce brune et du fromage

(Au fait, si vous atterrissez sur mon blogue pour la première fois, bienvenue à vous! Consultez cette page pour savoir qui je suis!)
Poutine du resto la Table, 2016. Photo: Dominic Champagne

Poutine du resto la Table, 2016. Photo: Dominic Champagne

Alors que nous sortons à peine de la période des Fêtes – et de ses innombrables repas et rencontres de famille où l’on mange systématiquement trop – je me suis retrouvée avec un épineux problème…

Voilà : l’organisation de la Poutine Week de Québec, qui aura lieu du 1er au 7 février 2016, m’a invitée à tester autant de poutines que je le désirais en pré-dégustation. La liste en comptait 63. Soixante-trois, oui. Wow! Une telle entreprise étant peu compatible avec ma volonté de «faire attention» à ma santé, j’ai décidé de me constituer une équipe de collaborateurs-goûteurs enthousiastes afin de couvrir le plus grand nombre possible de restaurants participants!

(Pour moi qui suis collaboratrice resto pour Le Devoir, gérer les critiques réalisées par des collaborateurs représente d’ailleurs un très agréable changement! 😀 )

J’aurai donc le plaisir de vous présenter une quarantaine de poutines réparties en cinq parcours, soit:

#1. Vieux-Port–Saint-Roch

#2. Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge

#3. Montcalm–rue Saint-Jean

#4. Lebourgneuf–Limoilou

#5. Grande Allée–Quartier Petit Champlain

~ Vous pourrez ainsi faire un choix éclairé lors de la Poutine Week! Youppi! ~

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Mais avant de plonger la fourchette, voici un petit topo – OH QUE OUI, vous n’y échapperez pas! – sur l’histoire de la poutine. Puisque vous salivez déjà, je serai magnanime : je promets de faire ça vite.

Et pour vous mettre dans l’ambiance, je vous invite à écouter la désopilante pièce Hommage en grain du groupe québécois Mes Aïeux (album «En famille», Disques Victoire, 2004). La ritournelle risque de vous coller aux tympans. Soyez prévenus.

(Très, très brève) histoire de la poutine

Patates, sauce brune et fromage, c’est engraissant, quel dommage !
Patates, sauce brune et fromage, une part de notre héritage…
– Mes Aïeux, Hommage en grains, 2004

Je pourrais bien sûr étirer la sauce (ah ah ah), mais il se trouve qu’on peut facilement résumer la mythique création de la poutine en six points:

  1. Il y a environ 9000 ans, la pomme de terre apparaît en Amérique du Sud.
  2. Il y a environ 8000 ans, le fromage est «inventé» – accidentellement – à l’autre bout du monde, quelque part au Proche-Orient.
  3. Un beau jour (il doit y avoir autour de 3500 ou 4000 ans, qui pourrait le dire?), quelqu’un décide d’épaissir un bouillon de viande avec un peu de farine grillée puis de réduire le tout. La sauce demi-glace est née.
  4. Introduite en Europe suite aux grandes explorations du XVIe siècle, la pomme de terre y est adoptée dans certaines régions. On commence à la cuisiner de diverses manières, notamment en friture.
  5. Grâce aux avancées de la modernité, un inventeur parvient, dans les années 1830, à créer une version en poudre, transportable et pratique, de la sauce brune.
  6. Vers la fin des années 1950, à quelque part au Québec dans la région des Bois-Francs*, quelqu’un a l’idée de génie de combiner les patates, la sauce brune et le fromage frais en grains, aussi affectueusement appelé «fromage chouik-chouik», créant ainsi la POUTINE.

cferland-idee-genie* Non, je ne me prononcerai pas sur ce brûlant sujet géopolitique qu’est le réel berceau de la poutine. J’ai des amis qui proviennent des villes «pressenties», voyez-vous, et je tiens à les conserver! 😉

À vos fourchettes!

Je vous avais promis que l’historique serait bref! Prêts? Allons-y! C’est par ici:

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Historienne, auteure et conférencière, Catherine Ferland est spécialiste d’histoire de l’alcool et de la gastronomie et, plus largement, d’histoire culturelle du Québec. Elle effectue des chroniques à la radio et à télé, en plus de faire des conférences et animations gourmandes aux quatre coins du Québec. Parmi ses ouvrages, mentionnons Bacchus en Canada. Boissons, buveurs et ivresses en Nouvelle-France (Septentrion, 2010) et La Corriveau, de l’histoire à la légende (Septentrion, 2014). Elle signe des critiques culinaires au journal Le Devoir et blogue au catherineferlandhistorienne.com.