Nouvelle collaboration: enseigner l’histoire autrement en 1ère et 2e secondaire

Après plusieurs mois à garder le secret, je peux enfin en parler: je travaille en ce moment à la création de nouveaux cahiers d’histoire destinés aux élèves de 1ère et 2e secondaire! Les éditions Pearson ERPI m’ont en effet demandé d’écrire plusieurs chapitres d’une collection inédite et éclatée, ARCHIVES, qui sera disponible dès la rentrée 2019.

Le matériel pédagogique actuel est très bien fait. Ceux et celles qui disent le contraire n’ont possiblement pas ouvert un cahier d’histoire depuis leur propre passage au secondaire! Or, toutes les maisons d’édition scolaire québécoises doivent respecter le même programme et la même Progression des apprentissages, tels que définis par le ministère de l’Éducation (si vous le permettez, on n’entrera pas dans le débat du «politiquement correct»: ce n’est pas le propos ici). Les maisons d’édition scolaire ont aussi l’habitude de travailler avec des rédacteurs pédagogiques spécialisés, selon des gabarits graphiques assez classiques. Cela fait en sorte que les cahiers d’activités finissent par tous se ressembler un peu. Beaucoup, même. Bref, de la qualité, mais peu de diversité.

Quand j’aurai les premières maquettes, je promets de revenir mettre des images. En attendant, on se contentera de ceci. 🙂

 

Réinventer la roue? Pourquoi ne pas essayer?

Sans pour autant retirer du marché sa collection Espace Temps Histoire, Pearson ERPI a décidé d’en créer une autre en parallèle. Pour cette nouvelle collection, ARCHIVES, on a recruté des auteurs historiens qui ne sont pas des rédacteurs pédagogiques. Il y a une autre «personnalité connue» qui participe au projet, mais je ne veux pas révéler son identité sans avoir obtenu son autorisation, alors je me tais pour l’instant. Le graphisme a été créé par des illustrateurs qui ne travaillent pas habituellement en édition scolaire. Bref, je participe à une équipe où il y a plusieurs regards neufs.

En tant qu’historienne, c’est un grand bonheur et un privilège de collaborer à cette nouvelle collection. Chacun de «mes» chapitres sera signé. J’y aurai même des encadrés spéciaux où je m’adresserai directement aux élèves pour leur raconter une anecdote ou un fait insolite.

Je suis vraiment ravie! Raconter l’histoire autrement, piquer la curiosité de nos ados et, je l’espère, semer en eux les graines d’une future passion pour l’histoire: voilà un superbe mandat qui me donne l’occasion d’accomplir tout cela.

*

À présent, parents et surtout amis du milieu de l’enseignement au secondaire, la balle est dans votre camp. Démontrez votre intérêt pour cette nouvelle collection ARCHIVES qui, je le disais plus haut, sera disponible à temps pour la rentrée scolaire 2019. Envoyez la nouvelle à vos collègues. Et restez à l’affût: ce sera bientôt en ligne sur le site web de Pearson ERPI.

Qui sait, après les cahiers pour la 1ère et la 2 secondaire, l’éditeur décidera peut-être de faire la même chose pour les 3e et 4e secondaire, qui mettent l’accent sur l’histoire québécoise! J’en serais fort heureuse, je vous assure 🙂 D’ici là, je retourne à mon chapitre sur la Renaissance!

Bises.

– Catherine

Historienne, auteure et conférencière, Catherine Ferland est spécialiste d’histoire culturelle du Québec, plus précisément d’histoire de l’alimentation, de l’alcool et de la gastronomie. Elle a écrit ou coécrit une quarantaine d’ouvrages et articles, dont Bacchus en Canada. Boissons, buveurs et ivresses en Nouvelle-France et La Corriveau, de l’histoire à la légende.  Elle signe des articles dans près d’une dizaine de journaux et revues, dont Le Devoir et donne régulièrement des conférences au Québec et en France. Elle est aussi la fondatrice et présidente des Rendez-vous d’histoire de Québec. Catherine vit à Québec avec son amoureux, ses trois ados… et ses deux pinschers nains!

 

Qu’est-ce que tu «voeux» pour l’an neuf?

Bon sang. Force est de constater que j’ai été moins assidue que jamais sur mon blogue cette année. Si on ne fiait que sur ce paramètre, on pourrait bien croire que j’ai passé ces longs mois à flâner nonchalamment, en quasi retraite… mais si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous savez qu’il n’en est rien. Au contraire.

Permettez-moi de me livrer à un petit exercice tenant à la fois de la récapitulation et de la gratitude, de l’espoir et des résolutions. C’est pour moi l’occasion de remercier plein de monde. Je me concentrerai ici sur la sphère professionnelle, même si mes pensées premières vont à mes enfants, à mon chum, à mes amis… et à mes comparses de karaté! 🙂

Trois choses qui m’ont rendue heureuse en 2017

  • La poursuite de mandats entrepris dans les dernières années. MERCI notamment au journal Le Devoir, pour lequel j’écris depuis 2012, ainsi qu’à Cathy Chenard et à l’équipe de La Voie agricole, qui m’ont fait confiance pour une 4e saison consécutive: attendez de voir les belles capsules d’histoire, de terroir et de patrimoine qu’on vous a préparé!
  • La participation, comme chroniqueuse en histoire, à de nombreuses émissions de radio. J’ai particulièrement apprécié le privilège d’être «l’historienne en résidence» à Radio-Canada cet après-midi pendant une grande partie de l’année, ainsi que mes passages à Aujourd’hui l’histoire. MERCI aux auditeurs qui téléphonent ou écrivent pour dire qu’ils aiment mes capsules d’histoire!
  • La diversité des mandats d’articles en histoire… pour des revues qui ne sont pas du tout spécialisées en ce domaine! (L’histoire, c’est comme le sel : ça rehausse la saveur de pas mal de choses.) MERCI à Maison 1608 de me faire confiance pour plusieurs de ses revues (Magazine Y, Classe Affaires, 1608 et Vie de Château) ainsi qu’à Quatre-Temps et à Reflets.

Trois choses qui m’ont déconcertée et (agréablement) surprise en 2107

  • La participation à plusieurs activités inattendues, par exemple des tournages pour la Fabrique culturelle et pour le Musée de la civilisation à Québec, et surtout la superbe mission de conférences en Bourgogne avec la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs. De beaux cadeaux dans mon année: MERCI!!!
  • La quantité et la qualité des invitations de presse, notamment au Bora Parc, à la Champagnerie, au Petit Manoir du Casino, au Côtes à Côtes resto grill, au Château Frontenac, au Cirque équestre Ekasringa, etc. MERCI à ces partenaires ainsi qu’aux chouettes équipes de Brouillard et de Tac Tic Marketing.
  • J’ai aussi obtenu de nouveaux mandats pour lesquels je dois demeurer discrète, confidentialité des clients oblige. Dans le jargon, on appelle la chose du ghostwriting, c’est-à-dire que, comme à Pierrot, je prête ma plume pour écrire des mots… sans que mon nom apparaisse. Mais puisque ces mandats touchent de très près mes valeurs et mes intérêts, c’est hyper agréable. MERCI à ces clients de m’avoir choisie comme trouvère pour faire chanter des mots sur des thèmes raffinés et gourmands.

La chose dont j’ai été la plus FIÈRE en 2017

  • L’organisation des premiers Rendez-vous d’histoire de la Nouvelle-France. Encore MERCI au Septentrion pour l’appui et au Griendel pour l’accueil, et merci surtout à toutes celles et tous ceux qui m’ont suivie dans cette aventure, prêtant leur savoir et leur être à la communication de l’histoire! Vous avez été fantastiques!

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Maintenant, trêve de récapitulation : cap sur l’avenir!

Cinq choses que je «voeux» et espère pour 2018

  • Entreprendre de nouveaux mandats de rédaction, de biographies et d’édition.
  • Atteindre le cap des 40 conférences dans l’année. (J’en ai donné 34 en 2017.) Pour le moment, il y en a déjà 11 de planifiées, alors ça augure bien. Celles avec formule dégustation «pognent» particulièrement beaucoup! Hi hi hi!
  • Trouver encore de nouvelles manières de communiquer l’histoire avec passion, à toutes sortes de publics. J’aimerais accroître les collaborations avec les musées. Et bien sûr, je compte revenir à la charge avec une seconde édition des Rendez-vous d’histoire
  • Me faire confier d’autres missions de conférences en France. Je l’admets volontiers, j’ai eu la piqûre. Et tant pis pour le décalage horaire, hein.
  • Finir et publier mon nouveau livre

Pour arriver à faire tout ça, je devrai bien sûr renoncer à «être à jour» en matière de sorties de films au cinéma, ma pile de livres à lire continuera de s’accroître, je consacrerai de nombreuses soirées et fins de semaine à travailler, mais le jeu en vaut la chandelle. Parce que j’y crois et que j’adore ça. Mon indice de bonheur n’a jamais été aussi élevé.

*

Et vous, qu’est-ce qui vous a fait vibrer en 2017 et, surtout, qu’espérez-vous de l’année qui vient? La vie est trop courte pour se contenter de laisser s’écouler des jours fades : osez rêver, osez voir grand, osez vous lancer! On ne sera jamais trop de gens passionnés et heureux.

Mes meilleurs vœux pour 2018, chers vous-z-autres!  😀

Bises.

Catherine

Historienne, auteure et conférencière, Catherine Ferland est spécialiste d’histoire de l’alcool et de la gastronomie et, plus largement, d’histoire culturelle du Québec. Elle participe régulièrement à des émissions de radio et de télé, en plus de faire des conférences aux quatre coins du Québec. Elle a écrit ou coécrit une trentaine d’ouvrages et articles, dont Bacchus en Canada. Boissons, buveurs et ivresses en Nouvelle-France et La Corriveau, de l’histoire à la légende.  Elle signe des critiques culinaires au journal Le Devoir et fait régulièrement des chroniques d’histoire à Radio-Canada. Elle vit à Québec avec sa famille.

 

En route sur la Voie agricole!

Découvrir les producteurs et les terroirs d’ici

Cathy Chenard, une animatrice qui a du panache! Photo: Patrice Gagnon

Cathy Chenard, une animatrice qui a du panache! Photo: Patrice Gagnon

Le mercredi 14 janvier 2015 avait lieu le lancement de la série La Voie agricole à la Cidrerie Bilodeau de l’Île d’Orléans. Cette exceptionnelle production télévisuelle, qui en est à sa deuxième saison, prend la forme de douze émissions présentant des producteurs et intervenants de la scène agricole québécoise des régions de Portneuf, Québec, Côte-de-Beaupré et Charlevoix.

Si l’agriculture est présente depuis longtemps dans la plupart des régions du Québec, on peut assurément dire qu’elle fait partie de l’ADN de ces régions en particulier!

Ce projet tire son origine d’une volonté de mobiliser la relève agricole en suscitant un engagement et une fierté. La coordonnatrice du projet, Cathy Chenard, en assure aussi l’animation et la réalisation.

Le chef Philip Rae à l’œuvre! Photo: Cathy Chenard

Le chef Philip Rae à l’œuvre! Photo: Cathy Chenard

Parmi les thèmes qui seront traités cette année, signalons les fraises, le wapiti, le transport laitier, les champignons, la production en serre, les pommes… On en salive déjà. Chacune des douze émissions comporte un segment «histoire et patrimoine» (dont j’ai eu le plaisir de m’occuper encore cette saison!), la visite de deux installations ainsi qu’un segment gastronomique avec Philip Rae, chef propriétaire de l’Auberge du Canard huppé, à l’île d’Orléans.

Émeu, tu m'émeus! Photo: Patrice Gagnon

Émeu, tu m’émeus! Photo: Patrice Gagnon

Cette deuxième saison a permis d’introduire quelques nouveautés, dont des vues aériennes captées au moyen d’un drone qui permettent de montrer de splendides panoramas, ainsi que des prises de vue insolites réalisées avec une caméra GoPro, par exemple en immersion dans les bassins de pisciculture! Au-delà des belles images, on découvre tout un monde.

On pourrait affirmer avec lyrisme que «la Voie célèbre la Vie»! 🙂

«On nourrit notre monde»

Élevage d'alpagas au froid! Photo: Cathy Chenard

Élevage d’alpagas au froid! Photo: Cathy Chenard

Ce qui ressort le plus du projet La Voie agricole, c’est la passion des producteurs et le rapport de l’humain à la nature. On présente aussi un bel équilibre entre la jeune génération, la relève de l’agriculture, et les porte-flambeaux expérimentés qui travaillent dans le domaine depuis longtemps – dans certains cas, des décennies. La dimension entrepreneuriale est particulièrement mise en valeur car, ne l’oublions pas, les cultivateurs, éleveurs et autres intervenants en production agroalimentaire sont aussi des entrepreneurs.

Jeune relève dans la production d’œufs. Photo: Cathy Chenard

Jeune relève dans la production d’œufs. Photo: Cathy Chenard

Or, le métier de cultivateur souffre encore d’un grave déficit de reconnaissance. En d’autres termes, ce n’est généralement pas très valorisé ou présenté comme essentiel… alors que ça l’est. La Voie agricole veut donc aussi démystifier la production alimentaire auprès des gens des villes qui, souvent, ignorent les procédés à l’origine des produits qu’ils consomment.

Du plus simple au plus complexe, les étapes sont montrées – certaines prises de vue sont pratiquement inédites – pour informer, éduquer… et surtout toucher. Il faut dire que le fait de parler de parler de soi et de son produit offre une magnifique occasion à chacun des producteurs de faire connaître et de valoriser son travail, mais aussi de partager cette fierté qu’il ressent.

Bref, la Voie agricole permet de faire connaître des produits mais aussi des métiers à travers des savoir-faire, des savoir-être et surtout une grande passion pour ce qu’ils font. On peut même parler de vocation, quand on réalise le nombre ahurissant d’heures travaillées par ces gens au cours d’une semaine, d’un mois, d’une année!

La télé de proximité

Équipe de la Télévision d'ici en entrevue avec Jean-Marc Lavoie, de Miels des Grands Jardins

Équipe de la Télévision d’ici en entrevue avec Jean-Marc Lavoie, de Miels des Grands Jardins

Le soutien de plusieurs partenaires est indispensable. Signalons l’exceptionnelle collaboration de la Voie agricole avec des médias communautaires de plusieurs régions, une synergie qu’on observe rarement entre stations interrégionales! Il s’agit de La Télévision d’Ici (Côte-de-Beaupré/Île d’Orléans), TVCO (Baie-St-Paul) et TVCM (La Malbaie). Ces organes médiatiques sont indispensables car ils parlent des enjeux locaux, des événements de proximité et de l’économie régionale, éléments que les médias nationaux ne couvrent que très rarement – et encore, seulement quand ça va mal… Ils offrent aussi une belle tribune aux productions émergentes. Cette coopération entre les régions, un véritable tour de force, est l’une des belles réussites de la Voie agricole!

*

L’autonomie alimentaire sera possiblement un des enjeux majeurs du 21e siècle. Nous avons une chance incroyable ici, au Québec, de disposer d’autant de terres agricoles, ce qui procure un «garde-manger» qui nous protège d’éventuelles crises alimentaires mondiales. Il est important de s’en rendre compte et de protéger nos producteurs agroalimentaires. Mais oui : si un conflit militaire ou une catastrophe force la fermeture des frontières, combien de temps pourrions-nous tenir sans l’apport des denrées importées si nous n’avions pas nos propres productions maraîchères, nos troupeaux, nos usines de transformation et nos réseaux de distribution?

Soignons donc bien nos agriculteurs… et protégeons nos zones agricoles. Après tout, ce ne sont pas les technologies ou le pétrole qui rempliront notre assiette et celle des générations futures.

Catherine

Catherine Ferland est historienne, auteure et conférencière. Depuis 15 ans, ses thématiques de prédilection – histoire de l’alimentation, des boissons alcooliques, des petits produits «plaisir» – lui offrent l’occasion de participer régulièrement à des émissions de radio et de télé, en plus de l’amener à faire des conférences aux quatre coins du Québec.

 

La Voie agricole, saison 2
Diffusion à la télévision et sur le web dès le 19 janvier 2015
Sur Youtube : Saison 1 et émissions de la Saison 2 à mesure qu’ils seront diffusés
Sur Facebook : www.facebook.com/pages/La-Voie-Agricole

 

Bordeaux, radio, boulot

J’émerge d’un enivrant maelström (oui, le mot est choisi) : il y a une dizaine de jours prenait fin Bordeaux fête le vin à Québec, un événement auquel j’ai eu l’immense plaisir de participer à titre de conférencière et qui m’a permis de faire la rencontre de gens intéressants et passionnés. Et de découvrir d’excellents vins, évidemment. Une chose en entraînant une autre, de bien belles occasions se dessinent pour moi – tant au niveau professionnel qu’au niveau humain – et j’en éprouve une grande gratitude envers la Vie! Laissez-moi vous raconter tout ça!

Bordeaux fête le vin, la «grande fête épicurienne»

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La foule présente lors de la dernière soirée de Bordeaux fête le vin, 1er septembre 2013. Photo: Renaud Philippe

Imaginez des centaines de personnes, verre de vin à la main, déambulant sur un magnifique site en plein air, où ils ont l’occasion de goûter à des crus allant de très bons à exceptionnels. Imaginez plusieurs dizaines de vignerons venus des différentes régions entourant Bordeaux, affairés à faire découvrir leurs produits aux Québécois. Sourire aux lèvres, chacun côtoie son prochain dans une bonne humeur générale. Les bermudas et gougounes de plage croisent les robes fancy et les petits talons. Certains grignotent un petit quelque chose, qui un satay de canard du MC Chef ou un tartare de boeuf du SSS, qui un cornet de jambon de Bayonne ou des macarons spécialement conçus pour l’événement par la chef Isabelle Plante, du 47e Parallèle. On entend s’exclamer les heureux participants: «Eh, j’ai goûté un super bon liquoreux à la tente des Sweet Bordeaux!» «Va essayer le Château Untel, au pavillon Médoc et Graves!» et tutti quanti. Ou, plus simplement, fusent ici et là des «Oh wow! Que c’est génial d’être ici!»

Organisé par la firme 3E, qui gère de gros événements dont le Festival d’été de Québec, Bordeaux fête le vin est indubitablement une fabuleuse réussite.

J’ai eu de belles opportunités d’en parler, d’abord à la radio, puis à la télé, pendant la semaine de l’événement, comme je le décris plus bas dans ce billet.

Une longue histoire d’amour avec Québec

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Mon «bébé», Bacchus en Canada, a peut-être 3 ans, mais il suscite encore beaucoup d’intérêt! Photo: Luc Blain.

Du jeudi 29 août au dimanche 1er septembre, j’ai donc eu le plaisir d’investir la scène principale du site, à Espace 400e, pour raconter la longue histoire d’amour des Québécois pour les vins de Bordeaux.

Quiconque de plus de 50 ans sait que les Québécois ont longtemps boudé le vin, lui préférant la bière ou le «fort» (dry gin, crème de menthe pour les matantes, etc.) : c’est assez récemment que l’on a découvert – ou plutôt redécouvert – le vin. L’offre actuelle dans les différents points de vente a littéralement explosé depuis les deux dernières décennies.

Pourtant, il fut un temps où les gens de Québec étaient friands de vin. Et tout particulièrement de vin de Bordeaux! Mes recherches sur l’histoire de la consommation d’alcool en Nouvelle-France, dont j’ai publié les résultats dans le bouquin Bacchus en Canada, m’ont permis de découvrir à quel point le jus de la vigne faisait partie de la vie quotidienne de nos ancêtres. Après quelques essais vinicoles plutôt décevants avec les vignes indigènes, puis des tentatives d’acclimatation ratées des vignes françaises – avec les moyens techniques de l’époque, c’était du pur héroïsme de faire du vin ici! – les gens de la Nouvelle-France se sont rabattus sur l’importation.

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Bouteilles de vin de France retrouvées à Québec par les archéologues. Arrière-plan: vigne canadienne sur tuteur. Montage: Catherine Ferland.

Si c’était plutôt La Rochelle qui envoyait ici ses navires au 17e siècle, le port de Bordeaux lui a royalement damé le pion à partir du début du 18e siècle. Et cette ville jouissait d’un avantage commercial très particulier, le Privilège de Bordeaux, ce qui lui permettrait d’expédier ses propres vins avant «d’accommoder» les autres régions. C’est ce qui fait que le vin de Bordeaux représentait environ 90% de tout le vin qu’on pouvait trouver dans la ville de Québec entre 1700 et 1760! Ce n’est pas rien. Notre «carte des vins» locale était plus variée que celle qu’on aurait pu trouver dans une ville de même taille en France pendant cette période!

Évidemment, la Conquête britannique a changé la donne en introduisant ici un goût prononcé pour la bière et le gin, goût qui a fini par imprimer durablement les manières de boire des Canadiens… jusqu’à ce que certains passionnés, vers la fin des années 1970, se réintéressent à la table de nos ancêtres (ah, le retour à la terre! la recherche des racines!) et réalisent que le vin était, justement, très associé à notre identité française. On a reconstruit des liens commerciaux avec les vignobles de France, on a recréé ici des foires vinicoles comme il s’en faisait ailleurs… Et voici comment, en 2013, les Québécois sont décidément tombés amoureux des bons vins.

Merci, monsieur Labeaume

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En compagnie de Régis Labeaume, maire de Québec, 1er septembre 2013. Photo: Martin Plante

L’homme a ses détracteur, et certes ses défauts, mais on ne peut lui reprocher d’être apathique: Régis Labeaume a le grand mérite d’oser attirer à Québec des événements d’envergure. L’idée de Bordeaux fête le vin, par exemple, est née lors d’une visite à Bordeaux, dont les quais vibraient de festivités vinicoles. Il se serait tout simplement exclamé qu’il serait bien d’inviter l’événement à Québec… Ce qui fut fait pour la première fois l’an dernier, pour célébrer les 50 ans de jumelage des villes de Québec et de Bordeaux. Le succès populaire remporté par ce premier opus a incité tout le monde à récidiver dès cette année. Merci, monsieur Labeaume.

Boulot et radio

L’événement Bordeaux fête le vin à Québec a constitué une formidable planche médiatique pour moi. Ça n’avait pas bougé autant depuis la sortie de mon Bacchus en 2010! Côté radio, j’ai été reçue en compagnie de Philippe Lapeyrie à l’émission Première heure, animée par Claude Bernatchez, à ICI Radio-Canada Première, le lundi 26 août. Une rencontre déterminante puisque, tout le reste de la semaine, Philippe a parlé de moi dans presque toutes les entrevues accordées en lien avec l’événement! 🙂 J’ai aussi été invitée à l’émission 3600 secondes d’histoire, animée par Alex T. Lamarche, Kim Chabot et Joseph Gagné, sur les ondes de CHYZ FM 94,3 le mercredi 28 août en soirée.

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En tournage avec la journaliste Josée Guillemette, 30 août 2013. Photo: Luc Samama.

Côté petit écran, c’est le vendredi 30 août – jour de mon anniversaire! – que j’ai accordé une entrevue à Josée Guillemette pour la version électronique du Journal de Québec, puis j’ai participé en direct à l’émission En supplémentaire après le Téléjournal de SRC vers 18h45. Je vous avoue une chose: c’est à ce moment précis que j’ai pris conscience que mes appréhensions face à la caméra étaient définitivement révolues.

Résultat de l’opération: je suis décidée à faire le grand saut vers l’univers médiatique, en mettant de l’avant mon expertise en histoire des boissons, des aliments, des terroirs et de la culture québécoise. Une émission de radio (j’en reparle dans un prochain billet, promis) et des implications dans divers projets télé sont au menu pour les prochains mois. Et, bien sûr, l’écriture.

*

Il arrive de ces moments où l’on prend conscience que notre existence est à un carrefour important, que ce que l’on est en train de vivre est déterminant pour la suite des choses. Je me situe précisément à l’un de ces carrefours. Et, chers amis, c’est d’un pas allègre et confiant que j’entreprends les premiers pas dans cette nouvelle voie. Me suivrez-vous? 🙂

– Catherine

Boissons et compagnie…

Wow. Une «saison» de conférences qui démarre sur les chapeaux de roues. Pour moi qui ai le plaisir d’aller jaser de boissons et autres thématiques festives depuis maintenant 15 ans, c’est toujours agréable de constater qu’un public renouvelé est au rendez-vous.

Vous me pardonnerez le ton «autopromo» de ce billet, mais une fois n’est pas coutume… Et dans la mesure où j’envisage sérieusement de devenir auteure et conférencière à temps plein, je dois m’assumer! 🙂

Alors allons-y. L’une de mes prochaines interventions – ou plus exactement, quatre interventions – sera dans le cadre de l’événement Bordeaux Fête le vin à Québec, où j’aurai l’honneur de présenter une conférence intitulée «Les Bordeaux: une longue histoire de cœur avec Québec» les 29, 30 et 31 août ainsi que le 1er septembre 2013 à 14h, sur la scène principale du site, à Espace 400e (Vieux-Port de Québec).

Conférence Bordeaux Fête le vin à Québec Chouette, n’est-ce pas?! C’est un cadre de rêve pour aller jaser de cette thématique, l’ALCOOL, qui suscite encore et encore l’intérêt du grand public. Le Québec est gourmand, épicurien, curieux. J’adore.

Il y aura aussi le cycle de conférences en lien avec Marie-Josephte Corriveau, dite La Corriveau. C’est déjà commencé: près d’une centaine de personnes se sont déplacées la semaine dernière à Saint-Vallier de Bellechasse pour entendre parler de son histoire et de sa légende! Pour les intéressés, sachez que la prochaine intervention publique concernant notre célèbre encagée aura lieu au Musée de la civilisation à Québec pendant les Fêtes de la Nouvelle-France.

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Devenir spécialiste d’un thème historique précis, ça demande beaucoup de travail. Je n’oserais dire de «sacrifices» car, il faut l’admettre, je m’amuse véritablement en faisant mes recherches, en préparant mes conférences, en rédigeant mes articles et mes bouquins, et surtout en discutant avec vous. Mais c’est un travail constant où la persévérance est de mise. Mes efforts des dernières années commencent à porter fruit. Comme un vin qui, patiemment, aurait gagné en corps et en notes aromatiques au fil du temps.

Tenez, prenez un verre. À votre santé!

Catherine